Situé au sud-est de la Turquie, à proximité de la ville actuelle de Sanliurfa à une centaine de kilomètres de la Syrie, le site de Göbekli Tepe est exceptionnel à plusieurs égards. En effet, le site dont on pense qu’il était un complexe religieux a bousculé notre vision de l’Histoire et des anciennes civilisations. Car le site est daté de pas moins de 10 000 ans. Cependant, on est au cœur de la Préhistoire à une époque où nos ancêtres sont encore des chasseurs-cueilleurs nomades.
Une découverte archéologique révolutionnaire
Niché au sommet du mont Germus en Turquie du Sud-Est, le site archéologique de Göbekli Tepe abrite les vestiges d’un temple, un des plus anciens et des plus énigmatiques de l’humanité. En effet, il compte un nombre assez important de sculptures et compositions mégalithiques. Celui-ci se compose de gigantesques piliers en forme de T richement sculptés et érigés en cercles monumentaux. Pourtant, l’ampleur et la complexité de ces constructions défient toute explication conventionnelle et remettent en question nos hypothèses sur l’émergence des premières civilisations.
De plus, on est également bien en deçà du «début de l’Antiquité» avec l’invention de l’écriture et des dates admises entre 3500 et 3000 avant l’ère commune.
Genèse d’une découverte exceptionnelle
L’histoire de Göbekli Tepe commence dans les années 1960, lorsque des archéologues ont pour la première fois pris conscience de l’existence de ce site inhabituel. Cependant, ce n’est qu’en 1995 que le préhistorien allemand Klaus Schmidt a décidé d’entreprendre des fouilles approfondies. Qui plus est, cette décision va changer à jamais notre compréhension du passé. Pendant près de deux décennies, Schmidt et son équipe ont patiemment déterré les vestiges enfouis, révélant au grand jour les merveilles sculptées de ce sanctuaire antique.
Une architecture monumentale défiant les conventions
À mesure que les fouilles progressent, les archéologues découvrent une succession d’enceintes circulaires et ovales composées de piliers monolithiques en calcaire. En effet, certains de ces monolithes atteignent une hauteur vertigineuse de 5,5 mètres et pèsent jusqu’à 15 tonnes. Ceci est un exploit technique stupéfiant pour une époque réputée primitive. De plus, les piliers sont sculptés avec un réalisme saisissant. Ceux-ci représentent un bestiaire diversifié allant des grues aux scorpions, en passant par les aurochs et les sangliers.
Mais ce qui a le plus intrigué les chercheurs, c’est la présence récurrente de figures humaines stylisées. Ainsi elles sont souvent représentées avec des attributs tels que des ceintures en peau de renard. De plus, ces représentations anthropomorphes suggèrent l’existence d’un système de croyances complexe et d’une organisation sociale sophistiquée. En définitive, ces découvertes remettent en cause l’idée selon laquelle les rituels et les religions organisées sont apparus après l’avènement de l’agriculture.
Une énigme captivante: quel était le rôle du site de Göbekli Tepe?
Alors que les fouilles se poursuivent, de multiples théories ont émergé pour tenter d’expliquer la fonction de ce site singulier. Ainsi, certains chercheurs ont suggéré qu’il pourrait s’agir d’un lieu de culte lié à des pratiques chamaniques, où des rituels impliquant des états de transe sont célébrés. D’autres ont avancé l’hypothèse d’un complexe funéraire ou d’un sanctuaire dédié au culte de la mort.
Cependant, les découvertes récentes remettent en question ces interprétations initiales. En effet, des preuves de l’existence de maisons et d’infrastructures domestiques, telles qu’une citerne et des canaux d’eau, suggèrent que Göbekli Tepe est en réalité un village prospère avec des bâtiments monumentaux au cœur de son organisation sociale.
Une chronologie révolutionnaire
L’une des implications les plus retentissantes du site de Göbekli Tepe réside dans sa chronologie. En effet, les datations au radiocarbone situent la construction de ces structures monumentales autour de 9600 à 8200 avant notre ère. Ceci la place bien avant l’avènement de l’agriculture et de la sédentarisation. Ainsi, cette découverte remet en cause le paradigme établi selon lequel les sociétés humaines ne peuvent développer des rituels complexes et une architecture monumentale qu’après avoir assuré leur subsistance par la domestication des plantes et des animaux.
Le site de Göbekli Tepe: une fenêtre sur les origines de la civilisation
Au-delà de son rôle potentiel dans la transition vers l’agriculture, le site de Göbekli Tepe offre un aperçu fascinant des croyances et des modes de vie des tout premiers groupes humains sédentaires. En effet, les sculptures élaborées et les représentations symboliques témoignent d’une richesse spirituelle et d’une capacité artistique insoupçonnées chez ces communautés de chasseurs-cueilleurs.
Une multiplication de découvertes connexes
Les recherches autour du site de Göbekli Tepe ne cessent de s’intensifier. Ainsi, de nouvelles découvertes viennent régulièrement enrichir notre compréhension de ce site exceptionnel. De plus, des archéologues turcs ont identifié au moins une douzaine d’autres sites similaires dans la région, dotés de piliers en forme de T comparables, bien que de taille plus modeste.
Cette prolifération de vestiges apparentés suggère que le site de Göbekli Tepe n’était pas un phénomène isolé, mais faisait partie d’un réseau de sanctuaires interconnectés, témoignant de l’existence d’une culture régionale riche et complexe à cette époque reculée.
Le site de Göbekli Tepe: une attraction touristique majeure
Au fil des ans, Göbekli Tepe est passé du statut de site archéologique confidentiel à celui d’attraction touristique majeure en Turquie. Ainsi, un abri ultramoderne en forme de flèche a été érigé pour protéger les bâtiments monumentaux. Tandis qu’un musée dédié à Şanlıurfa présente une réplique grandeur nature de la plus grande enceinte du site.
Les autorités turques ont même déclaré 2019 comme « L’Année de Göbekli Tepe », mettant en avant ce joyau archéologique dans leurs campagnes de promotion touristique internationales.
Une quête incessante de connaissances autour de Göbekli Tepe
Malgré les progrès réalisés, de nombreuses zones d’ombre subsistent autour du site de Göbekli Tepe. En effet, les chercheurs poursuivent inlassablement leurs efforts pour percer les mystères de ce site fascinant, espérant ainsi éclairer d’un jour nouveau les origines de la civilisation humaine.
Chaque nouvelle découverte, chaque interprétation révisée, promet de modifier notre compréhension de ce sanctuaire antique et de remettre en question nos hypothèses sur l’histoire de l’humanité. Göbekli Tepe reste ainsi un défi captivant pour les archéologues et les historiens. Celui-ci offre une fenêtre unique sur les premières étapes de notre longue marche vers la civilisation.
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Quiz Civilisations et Peuples de l’Antiquité – Niveau 2
