La cité a disparu seulement 200 ans après le règne de Ramsès II environ 1000 ans avant notre ère, elle devait s’étendre sur une superficie de 18 km² et compter plus de 300000 habitants. Elle devait contenir de gigantesque des écuries royales, c’était également l’une des plus grandes villes de l’Égypte antique. 

      Ramsès II  était le fils de Séthi 1er, 2 des plus illustres pharaons de l’Egypte antique. Il est né aux alentours de -1304, commence son règne en – 1279 et meurt en -1213, son règne est d’une durée exceptionnelle pour l’époque.

Il est réputé pour être un grand guerrier et un conquérant, également pour être un pharaon bâtisseur, faisant construire de nombreux temples, on le nommera Ramsès le Grand.

      Pour fortifier les défenses du nord/est de l’Egypte, Ramsès le Grand fait ériger sa capitale Pi-Ramsès (La maison de Ramsès) dans le delta du Nil. Une bonne partie des garnisons égyptiennes y seront stationnées. Pi-Ramsès est une capitale prospère et foisonnante avec des troupes importantes, fer de lance des campagnes militaires contre les hittites et rempart infranchissable contre toutes invasion venant du nord.

A cette époque, la nation rivale de l’Egypte pharaonique est celle des Hittites (la Turquie moderne). Ramsès a bâti sa légende de chef de guerre pendant la bataille de Qadesh (en Syrie moderne) en l’an IV de son règne. Dans ce temps, le Nil possédait 7 branches dans le delta du Nil. L’installation de Pi-Ramsès se situait sur la branche la plus orientale du delta. Une position stratégique plus adaptée à la menace hittite que Memphis, la capitale traditionnelle de l’Egypte antique, mais trop au sud.

      Pi-Ramsès était sillonnée des bras secondaires et des canaux de la branche pélusiaque ( la branche la plus orientale) du Nil. Lui donnant des accès directs et indispensables à la principale artère de communication et de commerce de l’Egypte antique qu’est le Nil.

Elle s’étendait sur une superficie considérable de 15 km², avec une population d’environ 300 000 personnes.

Pi-Ramsès devait compter nombre de temples comparables au temple de Ramsès II  de Louxor. Ramsès II est le pharaon qui nous a laissé le plus de monuments qui sont bien sûr marqués de son cartouche qui signifie “Ramsès aimé du dieu Amon”.

      D’après les textes, Pi-Ramsès était une ville trépidante, une ville magnifique, avec des palais et des jardins. 

Les seules traces de la cité perdue et nous sommes  parvenues sont dans les textes anciens.

Voici la transcription d’un manuscrit ancien rédigé  sur papyrus :

 “Hymne à Pi-Ramsès”

 “en sa partie occidentale se trouvait la maison d’Amon et en partie australe la maison de Seth.”

Ce qui  laisse à penser que ces deux temples étaient au cœur de la cité.

Un passage qui décrit la ville :

le lieu de stationnement de la charrerie et le lieu de rassemblement  de l’armée.”

Plusieurs textes situent la cité sur la partie la plus orientale du Nil.

Pi-Ramses. Vestiges de Tanis
Pi-Ramses. Tanis – Statue au nom de Ramsès II

      En 1940 à l’est du delta du Nil, sur le site de Tanis,  l’archéologue français  Pierre Montet découvre une douzaine de tombes royales égyptiennes. Ce qui inspira le film Indiana Jones quand au lieu où se trouve l’Arche d’alliance. Les archéologues avaient découverts auparavant des vestiges importants à Tanis avec de nombreuses pierres gravées du sceau de Ramsès II. Ce site se trouvait sur l’emplacement probable de Pi-Ramsès et  Pierre Montet y fait des découvertes extraordinaires. Ce qui fera conclure aux archéologues que Tanis est le lieu de l’ancienne  Pi-Ramsès.

Mais de nouveaux éléments vont ébranlés la conclusion de  Pierre Montet sur le site de Tanis.

Tous les vestiges d’objets usuels comme les poteries datent de 200 ans après le règne de Ramsès II. Troublant non?

Donc Tanis n’est pas Pi-Ramsès, alors pourquoi autant de vestiges sont marquées au nom de Ramsès II?

Pour l’archéologue autrichien, le professeur Manfred Biétrak, de nombreux sites sont liés à Ramsès II  et l’un d’eux  est Pi-Ramsès. 

On sait que Pi-Ramsès et sur la branche la plus orientale du Nil.  Après une minutieuse étude des monticules de sédiments laissé par les anciennes branches  du Nil, étudiées avec les courbes de niveau.

Un site ressort, le site de Qantir!!

Pi-Ramses – Pied de colosse de Ramses II
Pi-Ramses. Quantir fouilles

      Sur le site de Qantir on trouve un nombre incalculable de tessons de poterie sur une superficie de 20 kilomètres², mais à Qantir,  il n’y a que des champs, aucunes traces à la surface des nombreux temples et monuments décrits dans les manuscrits anciens, sauf une base monumentale d’une statue.

Les premières grandes fouilles à Qantir  commencent en 1980 et lors de celles-ci on trouve de nombreuses objets d’équipement de guerre et des fondations de bâtiments. Celle d’une charrerie avec des écuries de chars de guerre pouvant accueillir 460 chevaux, et des écuries d’une taille exceptionnelle, soit pour atteler 230 chars sur les 2000 de l’armée égyptienne.

Pi-Ramsès bastion défensif, un fer de lance des campagnes de guerre au Proche-Orient. Comme la bataille de Qadesh où sont engagés 6000 chars et 20 000 hommes.

Également des vestiges d’une immense fonderie qui pouvait produire des milliers d’armes pour une armée égyptienne qui devait compter environ 100000 hommes. Des chars de guerre, des glaives, des pointes de flèches et  une immense fonderie, tout coïncide avec ce que les textes anciens nous révèlent sur Pi-Ramsès et Ramsès II.

      Qantir est un site militaire majeur incontestable de la période du règne de Ramsès II.

      En 1996, une prospection magnétique de grande ampleur a été effectuée dans la zone de Qantir sur 2 km², les résultats sont stupéfiants, le balayage magnétique révèle des fondations de maisons, de palais et de colonnes de temples, preuve d’une grande cité. Les fondations d’un immense temple ou d’un palais avec une enceinte gigantesque aux dimensions impressionnantes de 30 x 100 m pour le bâtiment principal ce qui correspond au temple du Ramaséum de Louxor encore debout aujourd’hui.

Cette cité est un des plus grands site d’habitation du Moyen-Orient à l’époque antique.

Mais alors pourquoi rien n’est visible à la surface ?

      A l’époque ramesside, cette zone était parcourue par le Nil, véritable artère de l’Égypte antique et accès indispensable pour Pi-Ramsès. Au fil des siècles les branches du Nil se sont ensablées,  elles nécessitaient  un dragage et un désensablement régulier, sous le règne de Ramsès II,  des milliers d’ouvriers entretenaient le Nil et  les canaux. Un siècle après -1213,  date de la mort de Ramsès II, aux environs de 1100 avant notre ère,  l’Égypte sombre dans le chaos et l’entretien du Nil n’est plus effectué,  des branches et des canaux s’ensablent dont la branche la plus orientale du Nil,  pour Pi-Ramsès c’est une catastrophe, cela se déroule vers la fin du Nouvel Empire au temps de la 20e dynastie.

      Une pratique égyptienne va redonner vie à Pi-Ramsès 200 ans après la mort de Ramsès II, vers 1000 ans avant notre ère,  un pharaon nommé Toutéles Ier  va ordonner la construction d’une nouvelle capitale égyptienne sur le site de Tanis, à 20 km au nord de Pi-Ramsès. Pour la parer d’une magnificence digne de ce nom, Toutéles Ier et des pharaons qui lui succéderont vont faire déplacer les colosses, les statues et les temples de Pi-Ramsès à Tanis, pour s’entourner de l’aura de Ramsès le Grand dans la nouvelle capitale.

      Après 3000 ans de mystère les secrets de Pi-Ramsès se révèlent enfin de nos jours.

Source : Reportage de France 5

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