Les vestales étaient dans la Rome antique, les prêtresses du temple de Vesta. Où était entretenu le feu sacré, c’était symboliquement le foyer originel de Rome. Jamais ce feu ne devait s’éteindre.

Les Vestales, bas relief de Jean-Baptiste Chardin (fin 18ème siècle)-Chicago. Très joli, montrant bien le feu sacré entretenu par les Vestales.

Les Vestales étaient 6, dirigées par une Grande Vestale. Elles étaient choisies très jeunes, entre 6 et 10 ans, parmi les bonnes familles patriciennes (après le règne d’Auguste, la sélection fut ouverte aux familles de la plèbe).

La maison des Vestales, Rome
Reconstitution de la maison des Vestales et du temple de Vesta (le petit édicule rond, tout au bout, au premier plan).
Le forum actuel, avec les restes de la maison des Vestales et du temple de Vesta, au premier plan.
Elles vouaient une grande partie de leur vie à ce temple,

Et devaient être vierges et rester chastes durant 30 années. Elles étaient très respectées. Et à la fin de la République, les Vestales avaient une certaine influence. Sauvant par exemple le jeune César, lors des Proscriptions durant la dictature de Sylla (en -82). Ainsi leur personne était sacrée, intouchable. De plus nul ne pouvait leur interdire d’entrer où elles désiraient (ce qui leur permettait d’avoir un rôle diplomatique, en cas de guerre civile).

Fragment en marbre retrouvé en 1935 et représentant les vestales lors d’un banquet.
Les Vestales, suite
La Vestale voilée Statue de Raffaele Monti (1847, Chatsworth House, Angleterre)
Statue d’une Vestalis Maxima du IIe siècle.

Fait exceptionnel dans la Rome antique, les vestales avaient la majorité juridique. Ainsi elles ne dépendaient plus de leur père ou d’un autre homme. Elles n’avaient pas à prêter serment lors d’un procès, car leur parole était sacrée. Les magistrats devaient céder le pas devant elles. Et lorsqu’elles allaient par les rues de Rome, un licteur les précédaient (un soldat qui était l’un des gardes officiels des magistrats), avec d’autres hommes, veillant à ce qu’elles ne soient ni touchées ni blessées.

Malheur à celui qui attentait à leur honneur et leur chasteté, ou simplement les blessaient, car la punition était la mort, généralement après avoir été copieusement fouetté. Accuser quelqu’un d’avoir dévergondé une vestale, pouvait être une arme pour se débarrasser d’un opposant politique ou commercial. C’est ce qui arriva à Catilina en -73, mais il réussit à être innocenté et acquitté.

En retour les vestales se devaient donc d’être irréprochables,

leur pureté étant obligatoire pour entretenir le feu sacré. Elles étaient les filles de l’État. Avoir une relation charnelle avec elle était donc un inceste pour la justice romaine. Toute vestale perdant sa chasteté ou ayant une attitude dévergondée, était punie de mort. La tradition voulant qu’elle soit enterrée vive, ou brûlée. Car nul ne devait faire couler le sang d’une vestale. Il n’y eut que quelques rares scandales, comme celui en -114, qui vit la condamnation à mort de 3 vestales, qui avaient eu plusieurs amants.

Le supplice d’enferment vivante d’une vestale (ne pas faire couler son sang sacré), par Henri-Pierre Danloux (1790).

La personne des vestales était tellement sacrée et valorisée, que chacune rencontrant par hasard un condamné à mort . Il fallait que cela soit par hasard, pouvait ordonner sa grâce! Seules les vestales avaient le droit d’être enterrées au sein de l’enceinte sacrée de Rome, après l’avènement de l’empereur Auguste. Il n’y a que des empereurs et membres de leur famille, qui auront cet honneur.

Un condamné suppliant une vestale de le gracier, alors qu’un licteur (garde civique) écarte le gardien auquel est enchaîné le condamné pour qu’il ne la touche.
Denier du Ier siècle av J-C, représentant Tarpeia la Vestale qui avait livré le capitole aux Sabins. Et qui fut condamnée à être enterrée vive (ou plutôt étouffée) sous les boucliers pris aux Sabins.
Retrouvez la maquette de la Rome antique au 1/250 sur notre blog:

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