La Déesse Maât et son Rôle Clé dans l’Égypte Ancienne

Maât: symbole de l’équilibre cosmique

      Maât, dans l’Égypte ancienne, incarne un concept fondamental : celui de l’équilibre, de l’harmonie et de la vérité. Plus qu’une simple divinité, elle représente le principe cosmique qui maintient l’ordre dans l’univers. Le pharaon, en tant que représentant terrestre des dieux, avait pour fonction première d’assurer la perpétuation de cet équilibre. Sans Maât, selon les croyances égyptiennes, tout sombrerait dans le chaos.

La déesse de l’harmonie

      Le rôle de Maât ne se limitait pas à une simple divinité du panthéon égyptien ; elle était le fondement cosmique sur lequel reposait toute la société égyptienne. Chaque décision politique, chaque rituel religieux, chaque interaction humaine devait être conforme à ce principe d’ordre universel. Son attribut principal, une plume légère, symbolisait cette notion d’équilibre parfait entre le ciel et la terre, entre les mortels et les dieux.

Maât n’était pas seulement une figure mythologique abstraite ; elle influençait directement la vie quotidienne des Égyptiens. La société devait refléter cet ordre immuable, et toute déviation de ce principe pouvait entraîner des conséquences désastreuses sur le plan social et spirituel.

Place et rôle dans la mythologie égyptienne

Dieu Râ et déesse Maât dans une tombe égyptienne – AdobeStock

      Dans la mythologie égyptienne, Maât est souvent décrite comme la fille du dieu solaire Rê et la sœur jumelle de Tefnout, une autre divinité primordiale. Elle joue un rôle central dans le maintien du cosmos en opposition au chaos. Les textes anciens indiquent que sans Maât, ni les dieux ni les humains ne pourraient exister dans un univers ordonné.

Le pharaon, en particulier, devait incarner Maât dans ses actions politiques et religieuses. Il était vu comme le gardien du règne de Maât, garantissant que la société égyptienne restait conforme à ce principe divin. À ce titre, chaque souverain se devait d’offrir Maât aux dieux lors de rituels pour s’assurer que leur règne soit béni par l’harmonie cosmique.

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La représentation symbolique de Maât

Iconographie et hiéroglyphes
Déesse Maât dans la tombe de la reine Néfertari à Louxor, Égypte – AdobeStock

      Dans l’iconographie égyptienne, Maât est souvent représentée sous la forme d’une femme portant une plume d’autruche sur sa tête. Ce symbole est également inscrit dans son nom sous forme de hiéroglyphe, qui lui-même signifie « vérité » ou « justice« . La plume est un élément crucial car elle représente à la fois la légèreté et la droiture ; deux aspects essentiels dans le jugement des âmes après la mort.

Les représentations artistiques montrent aussi Maât aux côtés des pharaons lors des scènes rituelles où ils lui rendent hommage pour assurer leur propre légitimité divine. Dans ces images, sa présence n’est pas seulement décorative mais souligne l’importance capitale du respect du principe maatique pour tout dirigeant souhaitant un règne prospère.

Maât et le système judiciaire

Rôle dans le système juridique

      L’influence de Maât ne s’arrêtait pas aux rituels religieux ou funéraires ; elle imprégnait également profondément le système juridique égyptien. Les tribunaux humains étaient calqués sur ceux des dieux: tout jugement devait être rendu conformément aux normes imposées par Maât. Le tribunal terrestre reflétait ainsi celui des dieux où Osiris présidait au jugement des défunts.

Les juges eux-mêmes portaient souvent des titres honorifiques qui soulignaient leur rôle en tant que protecteurs du principe maatique. Ils étaient censés rendre chaque verdict en accord avec les lois divines dictées par cette déesse afin d’assurer non seulement une justice immédiate mais aussi un ordre durable au sein de toute la société.

Influence politique et sociale

      Au-delà du domaine juridique strictement défini, l’influence politique de Maât était omniprésente dans l’ancienne Égypte. Les pharaons – dont les propres actions étaient surveillées par cette norme divine – avaient pour mission première d’instaurer une stabilité politique basée sur ces principes éthiques immuables.

La société égyptienne en général s’organisait autour d’un modèle hiérarchique reflétant cet ordre cosmique: tout individu avait un rôle spécifique à jouer dans ce grand schéma universel régulé par Maât. Toute perturbation sociale ou politique était perçue comme une atteinte directe contre ce système sacré, nécessitant alors des réformes drastiques pour restaurer cet équilibre essentiel.

Maât et les pratiques funéraires

Le rite de la pesée du cœur
Scène issue du papyrus d’Hounefer montrant la pesée du cœur lors du jugement de l’âme. British Museum.

      Un des éléments les plus frappants associés à Maât est sa relation avec le rituel funéraire connu sous le nom de « Pesée du Cœur« . Lorsqu’une personne décédée se présentait devant Osiris pour être jugée, son cœur était pesé contre la plume de Maât sur une balance sacrée. Si le cœur était plus léger que la plume, cela signifiait que l’individu avait vécu une vie moralement juste et pourrait accéder à l’au-delà éternel. En revanche, si son cœur penchait lourdement vers le bas, il était condamné à disparaître dans le néant.

Ce rituel montre combien il était crucial pour les Égyptiens d’adopter un mode de vie conforme aux valeurs morales incarnées par Maât. La plume devenait ainsi non seulement un symbole religieux mais aussi un outil pratique pour déterminer le sort posthume des individus.

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