Vie et Parcours de Cicéron, un Homme Public Romain Exceptionnel

      L’histoire de Cicéron est celle d’un homme dont la carrière et les discours ont profondément marqué la République romaine. Ainsi, son nom résonne encore aujourd’hui, non seulement pour son rôle dans la politique de l’époque, mais aussi pour son incroyable talent d’orateur et d’écrivain. Mais qu’est-ce qui a fait de Cicéron une figure si centrale dans l’histoire romaine ? Comment a-t-il réussi à naviguer dans les tumultes de la République tout en laissant un héritage qui perdure jusqu’à nos jours?

Plan de l’article :

  • L’ascension du jeune Cicéron
  • Fondation de la carrière politique de Cicéron
  • Le chemin vers le consulat
  • Une influence littéraire majeure
  • Les dernières années de Cicéron: entre tragédie et conflit
  • L’héritage laissé par Cicéron
  • Cicéron en quelques mots…
  • Sélection de citations de Cicéron

L’ascension du jeune Cicéron

      Né à Arpinum, une petite ville située au sud-est de Rome, en 106 av. J.-C., Marcus Tullius Cicero, plus connu sous le nom de Cicéron, n’était pas destiné dès son enfance à devenir l’une des figures politiques les plus influentes de Rome. En effet, il venait d’une famille équestre, loin du cercle fermé des grandes familles patriciennes qui dominaient traditionnellement la scène politique romaine. Pourtant, cela ne l’a pas empêché d’ambitionner une carrière politique prestigieuse.

Dès son plus jeune âge, le jeune Cicéron se distingue par ses talents oratoires. Doté d’un sens inné de la rhétorique, il capte rapidement l’attention de ses maîtres et mentors, comme l’historien grec Polybe, qui lui enseigne les subtilités du discours public. Sa passion pour les forums et les débats publics devient évident et il commence à façonner sa réputation d’orateur hors pair.

Fondation de la carrière politique de Cicéron

Statue de Cicéron, marbre, palais de justice de Rome, Italie – AdobeStock

      La carrière politique de Cicéron débute véritablement lorsqu’il obtient la magistrature inférieure en tant que questeur en 75 av. J.-C., une étape cruciale pour tout magistrat romain souhaitant progresser dans la hiérarchie politique. C’est ici que Cicéron commence à tisser des alliances stratégiques avec des sénateurs influents comme Catulus et Pompée.

Sa montée en puissance s’accélère lorsqu’il est élu préteur en 66 av. J.-C., puis consul en 63 av. J.-C., atteignant ainsi le sommet de la carrière sénatoriale romaine. Cependant, cette ascension fulgurante n’a pas été sans défis ni rivalités : Cicéron s’est opposé à plusieurs figures politiques puissantes, notamment le tribun populaire Clodius Pulcher et le général Jules César.

Le chemin vers le consulat

      L’élection au consulat fut un moment décisif dans la vie de Cicéron. En tant que consul, il est confronté à une menace existentielle pour la République: la conspiration de Catilina, un complot visant à renverser le gouvernement républicain par un coup de force militaire. Grâce à sa capacité inégalée à persuader ses collègues du Sénat et à mobiliser les citoyens contre ce danger imminent, Cicéron déjoue cette tentative avec brio.

Sa stratégie? Un mélange parfait entre éloquence et détermination politique. Les discours qu’il prononce devant le Sénat – appelés les « Catilinaires » – sont aujourd’hui considérés comme des chefs-d’œuvre de rhétorique, où il expose avec clarté et force les intentions malveillantes de Catilina tout en galvanisant le soutien populaire derrière lui.

Illustration d’une séance au Sénat romain

Une influence littéraire majeure

      En dehors du monde politique, l’impact littéraire de Cicéron est également immense. Ses écrits philosophiques, notamment ses traités sur l’éloquence, la morale et la politique, sont devenus des références incontournables pour comprendre non seulement son époque mais aussi les fondations mêmes du droit naturel et des principes démocratiques modernes.

Ses œuvres majeures incluent « De Oratore« , un traité sur l’art oratoire ; « De Republica« , où il explore ses idées sur la meilleure forme de gouvernement ; ainsi que « De Officiis« , qui traite des devoirs moraux des citoyens envers leur communauté. Ces œuvres continuent d’inspirer les penseurs contemporains par leur profondeur philosophique et leur pertinence intemporelle.

Les dernières années de Cicéron: entre tragédie et conflit

      Malgré ses succès passés, les dernières années de Cicéron furent marquées par une série de revers tragiques. La montée en puissance du triumvirat formé par César, Pompée et Crassus réduit progressivement son influence au sein du Sénat. Après l’assassinat de Jules César en 44 av. J.-C., Cicéron tente désespérément de restaurer les valeurs républicaines traditionnelles face aux ambitions autocratiques d’Antoine.

Son opposition acharnée à Marc Antoine conduit finalement à sa proscription en 43 av. J.-C., marquant ainsi une fin tragique pour celui qui avait consacré sa vie entière à défendre la République contre toutes formes de tyrannie. Celui-ci est assassiné le 7 décembre 43 av. J.-C. à Formies, dans le Latium.

L’héritage laissé par Cicéron

      Alors que Cicéron a payé le prix ultime pour ses convictions politiques – étant assassiné sur ordre des membres du second triumvirat -, son héritage demeure intact jusqu’à nos jours. Ses écrits ont survécu aux siècles et continuent d’être étudiés dans toutes les grandes universités du monde.

L’héritage de Cicéron est vaste et complexe, influençant une multitude de domaines tels que la politique, le droit et la philosophie. Dès l’Antiquité, Cicéron était admiré pour son éloquence et sa capacité à articuler les principes de la République romaine. Les écrivains et penseurs de son époque, tels que Salluste et Plutarque, ont souvent évoqué son rôle crucial dans la défense des valeurs républicaines face à la montée du pouvoir absolu. Sa conception de la loi naturelle et des droits de l’individu a également profondément marqué les débats intellectuels au fil des siècles.

Mais pourquoi ce regain d’intérêt moderne? Peut-être parce que ses idées – telles que celles sur la nécessité d’un équilibre entre pouvoir exécutif fort et respect scrupuleux des droits individuels – résonnent encore dans nos sociétés actuelles traversées par des tensions similaires entre autoritarisme croissant et démocratie vacillante.

Cicéron en quelques mots…

      Avec le temps, l’image de Cicéron continue d’évoluer, oscillant entre célébration et critique. Au XVIIIe siècle, ses qualités oratoires inspirent les révolutionnaires et les penseurs des Lumières. Paradoxalement, certains lui reprochent sa prétendue faiblesse face à la dictature de César.

Dans le monde moderne, son influence demeure omniprésente, non seulement dans le domaine juridique, où ses principes sont souvent invoqués, mais également dans la culture populaire. Cicéron est fréquemment mentionné dans les discours politiques et littéraires, illustrant son importance continue dans le débat sur la justice, l’éthique et la gouvernance à travers les âges.

Sélection de citations de Cicéron


«O tempora, o mores», «Quelle époque! Quelles mœurs!»

issue des Catilinaires


«Je n’ai pas honte d’admettre ce que je ne sais pas.»


«On n’est pas privé de ce dont on n’a pas besoin.»


«C’est le propre de l’homme de se tromper, seul l’insensé persiste dans son erreur.»


«Une pièce sans livres, c’est comme un corps sans âme.»


«Les maladies de l’âme sont plus funestes que celles du corps.»


«En temps de guerre la loi se tait.»


«Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut.»


«Les hommes sont comme les vins : avec le temps, les bons s’améliorent et les mauvais s’aigrissent.»


«La sagesse est l’art de vivre.»


Pour vous divertir:
Retour en haut