Au cœur de l’illustre IVe dynastie égyptienne, un règne marque les esprits par ses réalisations architecturales grandioses. Ainsi, Khâfrê, ou Khéphren selon l’appellation grecque, a été un pharaon visionnaire dont l’empreinte perdure à travers les siècles. Celui-ci est un des fils de Khéops, le constructeur de la Grande Pyramide. Khéphren hérite d’un riche patrimoine qu’il enrichit d’une splendeur sans précédent sur le plateau de Gizeh. Par ailleurs, Khéphren est le quatrième pharaon de cette dynastie. Nous nous situons durant l’Âge d’or de l’Égypte ancienne.
Plan de lecture
Dans cet article, nous explorerons en premier l’ascendance royale et l’accession au trône de Khéphren. Puis, nous aborderons les datations et durée du règne du monarque. Ensuite, nous passerons en revue les réalisations architecturales majeures comme la pyramide de Khépren et le Grand Sphinx.
Par la suite, nous appréhenderons dans le règne de Khéphren, les aspects religieux et le culte du souverain, puis son contexte socio-économique et politique.
Enfin nous explorerons l’héritage et postérité laissés par Khéphren, puis, nous ferons un tour d’horizon des découvertes archéologiques. Que nous complèterons par les controverses et débats scientifiques. Ensuite nous aborderons les représentations culturelles et populaires liées au pharaon. Enfin, nous évoquerons la gestion du patrimoine et les enjeux de conservation.
Ascendance royale et accession au trône
Issu d’une lignée prestigieuse, Khéphren est le petit-fils du légendaire Snéfrou, instigateur de l’ère des pyramides monumentales. De plus, son père, Khéops, a érigé la plus imposante des Merveilles du monde antique. Cependant, les circonstances entourant l’avènement de Khéphren au trône demeurent nimbées de mystères.
Selon les récits historiques, Khéphren ne doit initialement pas régner. Son demi-frère Djédefrê, ou Rêdjedef selon certaines sources, est pressenti pour succéder à Khéops. Néanmoins, une rupture dans la tradition de transmission du pouvoir s’opéra, écartant le fils de Djédefrê au profit de son oncle Khéphren. Les raisons de ce revirement restent sujettes à diverses hypothèses, comme le décès du fils aîné de Djédefrê ou encore son inaptitude.
Quelles que soient les circonstances réelles, Khéphren accède au trône, marquant le début d’un règne prolifique et ambitieux.
Datation et durée du règne
Les dates précises du règne de Khéphren restent débattues, la raison est liée à l’ancienneté de cette période. Certains situent son règne entre -2518 et -2493 av. J.-C., tandis que d’autres proposent des fourchettes allant de -2570 à -2530 ou de -2547 à -2521. Malgré ces divergences, la plupart des égyptologues s’accordent sur une durée approximative de 24 à 26 années. Ceci est corroboré par une inscription dans la tombe du prince Nikaurê.
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Vie familiale et descendance
Khéphren a eu de multiples épouses, dont Khâmerernebty Ire, probablement sa demi-sœur et fille de Khéops, ainsi que Mérésânkh III, sa nièce. De plus, il engendra au moins onze fils et quatre filles, dont les plus illustres sont Mykérinos, son successeur et constructeur de la troisième pyramide de Gizeh et Khâmerernebty II, future reine épouse de Mykérinos.
Cette descendance nombreuse témoigne déjà de l’importance accordée à la perpétuation de la lignée royale durant l’Ancien Empire.
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Réalisations architecturales majeures
La Pyramide de Khéphren
L’œuvre la plus emblématique du pharaon Khéphren est sans conteste sa pyramide, seconde merveille du plateau de Gizeh. Cependant, celle-ci est légèrement plus petite que celle de son père Khéops. En effet, elle a avec une hauteur de 143 mètres pour une base carrée de 215 mètres de côté, mais elle impressionne par sa majesté. Par ailleurs, elle est construite sur une éminence naturelle, ainsi, la pyramide de Khéphren semble défier les lois de la perspective et dominer le paysage. De plus, elle possède non pas une, mais deux entrées. La première est située en bordure du pavement à sa base, la seconde s’ouvre dans le revêtement extérieur, à 13 mètres au-dessus du dallage.
À l’instar de la Grande Pyramide, celle de Khéphren est initialement revêtue d’un parement de calcaire fin de Tourah. Celui-ci est partiellement conservé dans sa partie supérieure. De plus, son complexe funéraire comprend un temple haut adossé à la face est de la pyramide, relié à un temple bas par une chaussée montante. Ce dernier, remarquablement préservé, arbore une maçonnerie de calcaire rehaussée de plaques de granit d’Assouan, ainsi que des piliers monolithiques en granit.
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Le sphinx énigmatique
Au nord du temple bas de Khéphren se dresse une statue colossale à l’allure mi-humaine, mi-animale: le célèbre Sphinx de Gizeh. Bien que son origine exacte soit sujette à débat, la plupart des experts s’accordent à l’attribuer à Khéphren. Taillé dans un affleurement rocheux, ce monument impressionnant représente un lion à tête humaine, symbole de puissance et de sagesse.
Certains chercheurs avancent l’hypothèse que le Sphinx pourrait être une représentation du pharaon lui-même. Tandis que d’autres y voient une image du dieu solaire Rê-Harmakhis, gardien de la nécropole royale. En effet, un temple dédié à cette divinité abritait de nombreuses stèles, témoignant de la vénération dont le Sphinx a fait l’objet.
Complexe funéraire de Gizeh
Celui-ci est relativement bien conservé. Ainsi, son temple de la vallée est célèbre pour ces monolithes de granit rouge. On y a retrouvé un grand nombre de statues du souverain. Celles-ci sont aujourd’hui exposées au musée du Caire. D’autres, brisées ou en fragments sont disséminées dans de nombreux musées du monde tel celui de Boston ou encore celui de Leipzig.
Par ailleurs, le temple funéraire est relié par une chaussée au temple de la vallée en contre-bas.
Autres vestiges architecturaux
Si les pyramides et le Sphinx accaparent l’attention, d’autres vestiges témoignent de l’activité bâtisseuse de Khéphren. En effet, on retrouve son cartouche royal sur des blocs disséminés dans diverses régions, bien que leur contexte originel demeure incertain. Ainsi, ces découvertes suggèrent que le pharaon entreprit des expéditions et des projets de construction au-delà du plateau de Gizeh.
Statues et représentations iconiques de Khéphren
Parmi les trésors archéologiques liés à Khéphren, une statue en diorite se distingue par sa qualité exceptionnelle. En effet, celle-ci est découverte en 1860 par François Auguste Mariette dans un puits du temple bas. Cette sculpture montre le pharaon assis sur un trône orné de pattes de lion, symboles protecteurs. De plus, la coiffe traditionnelle, surmontée d’un faucon représentant Horus, souligne son statut de successeur divin. La divinité enserre de ses ailes la tête du roi pour rappeler qui est l’incarnation du ka divin sur terre.
D’autres fragments de statues ont été retrouvés, témoignant de la présence de multiples effigies du souverain dans son complexe funéraire. Ces représentations iconiques visaient à perpétuer le culte et la mémoire de Khéphren au-delà de son règne terrestre.
Aspects religieux et le culte du souverain
Sur le plan religieux, Khéphren poursuivit le culte solaire de Rê, initié sous le règne de son père Khéops. Cependant, il tenta également de promouvoir le culte d’Atoum, divinité créatrice à l’origine du panthéon égyptien. Cette tentative semble avoir rencontré un certain succès, sans pour autant éclipser le culte de Rê, dont le nom figurait dans la titulature royale de Khâfrê.
Le pharaon perpétua également la tradition de vouer un culte aux souverains défunts, considérés comme des fils des dieux. Un temple accueillait ainsi le culte dédié à Khéphren lui-même, comptant au total 32 prêtres durant l’Ancien Empire. Bien que ce culte ait disparu à la Première Période intermédiaire, il témoigne de la vénération dont jouissaient les pharaons de cette époque.
Contexte socio-économique et politique
Bien que les sources soient parcellaires, certains indices suggèrent que le règne de Khéphren est une période prospère pour le peuple égyptien. En effet, les mastabas construits à cette époque par les nobles de la cour se distinguent par leur richesse et leur qualité, laissant présager un niveau de vie aisé pour leurs propriétaires.
De plus, Khéphren a lancée de nouvelles expéditions, comme en témoignent les découvertes de son cartouche dans des régions alors hors de l’influence égyptienne. Ainsi, ces initiatives suggèrent une expansion territoriale et un renforcement de la puissance pharaonique.
Sur le plan politique, la classe dirigeante est étroitement liée à la famille royale, perpétuant une tradition amorcée sous Khéops. En effet, le plus haut poste administratif, celui de vizir, est alors occupé par Akhethétep, un membre de l’entourage proche du pharaon.
Héritage et postérité du pharaon Khéphren
L’héritage de Khéphren se perpétue à travers les monuments grandioses qu’il a légués à la postérité. Ainsi, sa pyramide, joyau architectural de Gizeh, fascine les visiteurs depuis des millénaires. Quant au Sphinx, son allure énigmatique et sa taille imposante en font l’un des symboles les plus reconnaissables de la civilisation égyptienne antique.
Au-delà de ces réalisations tangibles, Khéphren a marqué l’histoire par son règne prospère et son ambition de perpétuer les traditions de l’Ancien Empire. Bien que les détails de sa vie demeurent parfois nimbés de mystère, son empreinte indélébile sur le plateau de Gizeh en fait l’un des plus illustres pharaons de l’Égypte ancienne.
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Exploration et découvertes archéologiques
Les vestiges du règne de Khéphren ont suscité l’intérêt des explorateurs et des archéologues depuis des siècles. En 1860, François Auguste Mariette fait une découverte majeure en exhumant la célèbre statue en diorite du pharaon dans le temple bas de Gizeh.
Depuis, de nombreuses missions archéologiques ont permis d’approfondir notre compréhension de cette époque charnière de l’histoire égyptienne. En 2010, une équipe d’archéologues a mis au jour la tombe de Roudj-Ka, un prêtre chargé du culte funéraire de Khéphren, à l’ouest de sa pyramide.
Ces découvertes continuent d’alimenter les recherches sur le règne de Khéphren et contribuent à éclairer les zones d’ombre entourant certains aspects de sa vie et de son œuvre.
Débats scientifiques autour de Khéphren
Malgré les avancées de la recherche, certains aspects du règne de Khéphren font encore l’objet de vifs débats au sein de la communauté scientifique. L’une des principales controverses concerne l’origine du Sphinx de Gizeh.
Tandis que la majorité des experts l’attribuent à Khéphren, d’autres soutiennent qu’il pourrait être antérieur, remontant au règne de Khéops. En effet, cette hypothèse s’appuie notamment sur l’absence de barbe postiche sur le visage du Sphinx, un élément apparu sous Khéphren.
Un autre sujet de discussion porte sur la datation précise du règne de Khéphren. Les estimations varient selon les sources anciennes et les méthodes d’analyse utilisées, créant ainsi un flou chronologique autour de cette période clé de l’Ancien Empire.
Ces débats perpétuent la fascination pour Khéphren et stimulent la recherche scientifique, dans l’espoir de percer davantage les mystères entourant ce pharaon emblématique.
Représentations culturelles et populaires de Khéphren
Au-delà de son importance historique, Khéphren a transcendé les frontières du temps pour s’ancrer dans l’imaginaire collectif. Les pyramides de Gizeh, et particulièrement celle de Khéphren, ont inspiré de nombreuses œuvres littéraires, cinématographiques et artistiques.
Dans la culture populaire, le Sphinx est souvent représenté comme un gardien mystérieux veillant sur les secrets de l’Égypte ancienne. Son aura énigmatique a nourri de nombreuses théories et spéculations, alimentant ainsi son attrait auprès du grand public.
Khéphren et ses réalisations monumentales continuent de fasciner les esprits, perpétuant ainsi la légende de ce pharaon visionnaire qui a marqué l’apogée de l’Ancien Empire égyptien.
Gestion du patrimoine et enjeux de conservation
Les vestiges du règne de Khéphren, notamment sa pyramide et le Sphinx, font partie intégrante du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. Leur préservation et leur protection représentent un défi constant face aux aléas du temps et aux pressions du tourisme de masse.
Les autorités égyptiennes, en collaboration avec des experts internationaux, mettent en œuvre des mesures de conservation et de restauration afin de préserver ces trésors archéologiques pour les générations futures. Ainsi, des techniques modernes sont utilisées pour surveiller l’état des monuments et prévenir toute dégradation supplémentaire.
Parallèlement, des efforts sont déployés pour sensibiliser le public sur l’importance de ce patrimoine unique et encourager un tourisme autant responsable que respectueux. La gestion durable de ces sites emblématiques est essentielle pour perpétuer l’héritage de Khéphren et transmettre aux générations futures l’une des plus grandes réalisations de la civilisation égyptienne antique.
Bibliographie:
Dictionnaire des Pharaons de Pascal Vernus et Jean Yoyotte, Édition Perrin, 2004, 352 p.
Les grands Pharaons et leurs œuvres d’Isabelle Franco, Édition Pygmalion, 2011, 336 p.
Pharaons. L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Egypte ancienne de Peter A. Calyton, Édition Thames Hudson, 2011, 224 p.
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